L’intérêt que représentait la photographie pour l’astronomie fut compris dès ses débuts. Le daguerréotype, inventé en 1839, fut largement soutenu par François ARAGO (1786-1853), astronome et homme d’État français, il était alors directeur des observations à l’observatoire de Paris et membre de l’Académie des Sciences. Il vit immédiatement le potentiel de la photographie dans le domaine des sciences, permettant d’enregistrer des observations pour les exploiter ensuite. Sa prise de position en faveur du procédé de DAGUERRE conduit l’État à en acheter le brevet et à l’offrir au monde.
En mars de l’année suivante, l’anglo-américain John William DRAPER (1811-1882) réalisa une des premières photographies de la Lune, et probablement la première qui montrait autant de détails. Draper est d’ailleurs reconnu comme le premier astrophotographe. La première photographie stellaire fut réalisée 10 ans plus tard, en 1850, à l’Université d’Harvard, à l’initiative de William Cranch BOND (1789-1859), George Phillips BOND (1825-1865) et de John Adams WHIPPLE (1822-1891). La technique limitait alors prises de vues, en particulier en raison des temps de pose nécessairement long. Il fallait alors compenser le mouvement de rotation de la Terre en décalant le support photosensible. La durée d’exposition était un véritable défi aux débuts de l’astrophotographie. Elle devint par la suite un atout, permettant d’enregistrer des émanations lumineuses très faibles et imperceptibles pour l’œil humain, même équipé de télescopes.
De nombreux astronomes mirent par la suite la photographie au service de la science. Nous pouvons citer les Français Maurice LOEWY (1833-1907), Pierre Henri PUISEUX (1855-1928) et Jules JANSSEN (1824-1907), qui contribuèrent au développement de l’astrophotographie. Les deux premiers sont célèbres pour leurs photographies de la Lune, tandis que Jules JANSSEN réalisa des photographies de comète et de la surface du Soleil. À la même époque l’américain Sherburne Wesley BURNHAM (1838-1921) cartographiait les surfaces de Mars et de la Lune.
En 1887 un projet de Carte du Ciel vit le jour. C’est sous l’impulsion des frères Henry, célèbres astronomes français, que le directeur de l’Observatoire de Paris : Ernest Amédée MOUCHEZ (1821-1892) lança ce projet de longue haleine. L’Observatoire de Paris parvint à fédérer 17 autres observatoires mondiaux autour de ce projet. La carte photographique devait permettre de recenser les étoiles de la voûte céleste, soit plus de 10 millions. Chaque observatoire couvrait par ses observations une petite partie du ciel. Le catalogue fut pour l’essentiel achevé en 1958.