L’œuvre du photographe George TICE offre un témoignage privilégié des changements qui ont traversé l’Amérique dans la seconde moitié du XXème siècle. L’artiste a beaucoup photographié les villes américaines de la côte Est, petites et grandes, mais également les arbres et les plantes qui s’y trouvaient. Dans un panorama urbain changeant, ses photographies sont un témoignage des mutations de la société et de l’environnement américain.
Tree with carvings est en gros plan, et se concentre sur les motifs de l’écorce d’un arbre, sur lequel des inscriptions ont été gravées. Une subtile mise en abîme opère : l’arbre est représenté comme sujet artistique, tout en étant lui-même une toile sur laquelle la créativité s’exprime. Dans Tree, swing, and windows, l’arbre fait partie du jardin, à la fois espace de jeu et plaisir du regard. Le fait qu’une balançoire y ai été apposé montre que les habitants se sont approprié l’être végétal, qui habite lui aussi, d’une certaine manière, la maison.
Ferns et Oak Tree, quant à eux, représentent ce qu’il reste de nature intacte autours de New York et du New Jersey. Face à l’urbanisation, ancienne ou récente, dépeinte dans l’œuvre du photographe, cet arbre et ces fougères offrent une rare parenthèse végétale.
Cássio VASCONCELLOS est un photographe brésilien connu pour ses photographies de la forêt tropicale réalisées entre 2015 et 2019. Avant cette série, il avait déjà connu un premier succès avec sa série de photographies nocturnes. Elle lui avait permis d’obtenir une résidence artistique à Paris. À cette occasion il poursuivit sa série dans les rues de la ville lumière, incorporant les arbres dans des photographies qui semblent capturer la texture de la nuit. Les arbres sont les seuls éléments organiques de soirs mettant à l’honneur statues et édifices de la capitale. Il viennent habiter les lieux et participent à l’ambiance presque inquiétante de ces images.
Romain VEILLON photographie des espaces abandonnés. Sa pratique photographique fait partie d’un courant nommé Urbex, contraction de Urban Exploration. Il s’agit de l’exploration de bâtiments et de lieux à l’abandon, au sein desquels les hommes ne pénètrent que rarement. Romain VEILLON a photographié ces lieux au gré de voyages à travers le monde. Villas italiennes, bâtiments de l’ère communiste en Bulgarie, maisons coloniales en Namibie, ponts : tous sont vides ou délaissés et reviennent à mère nature. Souvent, au bout de plusieurs décennies, le sable ou la végétation reprennent leurs droits.
Contrairement aux espaces urbains où la nature est réduite à peau de chagrin, ici, c’est le lierre qui cannibalise la pierre et les plantes qui poussent au milieu des bâtiments. Les photographies de Romain VEILLON ont une ambiance ambivalente. L’abandon peut parfois créer une atmosphère mortuaire et pourtant pleine d’espoir. Comme si on observait la Terre après une catastrophe et où pourtant la vie continue. La présence des plantes contrebalance l’idée de ruine et apporte une certaine douceur à ses images. Nous nous trouvons comme face à un jardin d’hiver laissé en jachère. Les baies vitrées deviennent des serres où se réfugient les plantes de l’été.