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Alfred STIEGLITZ

1923

tirage argentique, 9,2 x 11,8 cm / 3,7 x 4,7 inch

La série Equivalents d’Alfred STIEGLITZ débute suite à un commentaire de Waldo FRANK (1889-1967) de 1922, dans lequel il suggère que la force des photographies de STIEGLITZ provient de la puissance des individus qu’il a photographié. Ce commentaire énerve STIEGLITZ qui le comprend comme une critique de son travail. Il décide alors de se lancer dans une série tendant vers l’abstraction, à travers laquelle il pourrait exprimer le savoir-faire acquis durant ces 40 dernières années.

Photographier les nuages lui apparaît comme la démarche à suivre, d’abord pour l’absence, à proprement parlé, d’individus ; ensuite pour le haut niveau de technicité qu’impliquait de telles photographies. En effet, photographier les nuages était particulièrement difficile en raison des surfaces photosensibles employées à l’époque. Jusque dans les années 1920, les émulsions utilisées réagissaient en priorité avec la partie bleue du spectre chromatique, rendant toute photographie combinant ciel et nuages quasiment impossible. De nouvelles émulsions, dites Panchromatiques, sont développées et commercialisées autour des années 1910, permettent de photographier sans discrimination de couleurs. Alfred STIEGLITZ les met donc à profit pour sa série Equivalents, ce qui démontre sa grande connaissance des chimies utilisées en photographie, que ce soit leurs possibilités comme leurs limites. Enfin, STIEGLITZ explique que les nuages sont là pour tout le monde. Il prouve ainsi que ce qui importe est le regard porté sur les choses, plutôt que la disponibilité d’un sujet hors-norme.

Les premières images de cette série sont appelées « Song of the Sky ». STIEGLITZ les réalise en 1923. Ce n’est qu’en 1929 qu’il renommera toute sa série « Equivalents ».

Pour en savoir plus : https://www.moma.org/collection/works/44200

Equivalents, 1923
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